Ginevra Bompiani

Née à Milan en 1939, Ginevra Bompiani est la fille d’un des grands éditeurs italiens de ce siècle, elle fit ses études à la Sorbonne. Romancière, spécialiste de littérature anglaise, professeur à l’université de Sienne, elle a d’abord publié de brefs récits en forme de variations sur des thèmes mythologiques, écrits dans une prose limpide mais extrêmement élaborée, avant de se libérer apparemment des références légendaires pour proposer des nouvelles et récits à l’inquiétante étrangeté. Elle partage son temps entre la Toscane et Paris.

Aux éditions Verdier

Chez d’autres éditeurs

L’Étourdi (L’incantato), récits, trad. Éliane Formentelli, L’Arpenteur-Gallimard, 1989
Ciel ancien, terre nouvelle (Vecchio cielo, nuova terra), roman, trad. René de Ceccatty, L’Arpenteur-Gallimard, 1990
Le Grand Ours (Il grande orso), récits, trad. René de Ceccatty, Stock, 1995

 

En langue originale

Piazza pulita, racconti, Bompiani, Milano, 1968
Le specie del sonno, prose, Franco Maria Ricci, Milano, 1975
Mondanità, La Tartaruga, Milano, 1980
L’incantato, racconti, Garzanti, Milano, 1987
L’attesa, racconti, Feltrinelli, Milano, 1988
Vecchio cielo, nuova terra, romanzo, Garzanti, Milano, 1988
Il grande orso, racconti, Garzanti, Milano, 1993

 

Bibliographie critique

Italo Calvino, postface aux Règnes du sommeil, Verdier, 1986

Note sur Ginevra Bompiani, par Italo Calvino

L’écriture de Ginevra Bompiani vise la précision introspective. Qu’elle choisisse de s’arrêter à des centaures et à des basilics, à des amazones ou à des salamandres plutôt qu’aux « choses de la vie » (qu’on veut croire plus concrètes) – voilà qui déjà doit nous rendre sensibles à la méthode qui l’oriente : non pas ramener à l’abstraction la complexité aléatoire du vécu quotidien, mais partir d’une figure objective (autant que peuvent l’être celles que le répertoire des mythes a définitivement consignées) pour atteindre des définitions toujours plus mobiles, plus fines, et plus probables de l’expérience intérieure. […] Quel que soit le système dont nous usons pour classer le multiple, la grille qu’on projette fixe des répartitions en apparence arbitraires, mais qui nous obligent à relier et à distinguer les éléments que les habitudes mentales persistent à maintenir séparés, ou confondus. […] Les bonheurs d’écrire de Ginevra Bompiani se cristallisent à deux pôles : celui de la grâce, dans ses inventions les plus légères, comme la somnolence des hermaphrodites et l’insomnie des centaures ; celui de la méditation symbolique, lorsqu’elle s’interroge sur le sens des écuries d’Augias, ou du manteau de Déjanire.