Collection :

pages

Sur le sentier qui longe le lac de Silvaplana, à Sils-Maria, Nietzsche s’est brusquement arrêté : de l’ombre de ses yeux malades, de la fatigue de ses nuits blanches, de la douleur de ses migraines, de ses longues marches dans le froid ou dans la lumière, va naître Zarathoustra, le danseur.
   Il ne le quittera plus. Avec lui, il marche. De Sils à Gênes, et de Gênes à Nice, à la recherche d’un ciel plus pur et d’un air plus léger. Il le trouve parfois, l’espace d’un chant, sur les hauteurs d’Èze ou sur la presqu’île de Portofino, dans les ruelles de Venise ou sous les arcades de Turin. Un «  dieu danse à travers lui  ».
   Ce livre, on l’a compris, est aux antipodes du commentaire universitaire ; à l’opposé de l’univers sombre et glacé de la philosophie allemande. Voici un Nietzsche grec, italien, français – comme il se voulait.