Pierre Dumayet

La nonchalance

Collection : Collection jaune

96 pages

11,66 €

Tirage de tête : 31 €

978-2-86432-218-4

janvier 1991

Pierre Dumayet raconte une histoire qui ressemble à la nôtre, de l’unique naissance à toutes les morts. Le héros, le vrai, surgit en fin de course. Il est le fugitif, l’absent, ce visage trop blanc de clown dans l’ombre du portrait de famille. Il crie au secours, harcelé par les personnages des romans lus jadis, ces vivants de papier couché qui hantent l’écrivain lorsqu’il se souvient de la mélancolie et camoufle en énigmes joyeuses des plaies trop vives.
Pierre Dumayet nous désire heureux même s’il nous souhaite complice.

Gustave s’est fait faire des cartes de visite. Au-dessous de son nom, on peut lire : Directeur. On a toujours besoin d’un directeur. La vie est faite de ce qui est, et, pour moitié, de ce qui n’est pas. Gustave se demande ce qui pourrait lui arriver. Pour distraire son père, il devrait réussir un coup. Gagner. Cette idée lui donne envie de marcher. Il sort. La première chose à faire, pense-t-il, est de se montrer, de se rappeler aux autres. Il faut aller en ville, donner son opinion, en avoir une.
Gustave s’arrête devant une boucherie, crée un attroupement. Quelqu’un lui pose une question, il y répond longuement. La réponse rebondit. Il est élu. C’est un commencement qui ne demande qu’à continuer. Le voici Directeur. Marie-Nadège est fière, Anna sourit. Son père s’intéresse à sa carrière.

L’Événement du jeudi, 21 février 1991, par Jérôme Garcin

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