Walter Siti
Une douleur normale
Traduit de l’italien par Martine Segonds-Bauer.
Collection : Terra d’altri
224 pages
20,00 €
978-2-86432-728-8
août 2013
Walter, un écrivain, décide de faire à Mimmo, son jeune compagnon, le don d’un livre.
Cet ouvrage s’intitule Réparations d’amour. C’est un récit mais aussi une démonstration puisque Walter veut prouver que l’amour homosexuel peut être durable et s’intégrer sans trop de peines au sein d’une vie consacrée à l’écriture.
Mais pour gagner ce pari il faut prendre la mesure de toutes ses difficultés psychologiques, sociales et politiques. Siti peut ainsi creuser plus avant dans les sombres galeries qui faisaient l’éclat ténébreux de ses Leçons de nu : les irréductibilités régionales de l’Italie et de ses parlers dialectaux, le culturisme et la disproportion des niveaux de culture, les souffrances de l’âme et du corps, la transformation du monde par l’immigration, les médias, les puissances financières et la globalisation. L’ordre marchand est ici matérialisé par un trafic d’organes auquel sont mêlés les deux protagonistes.
L’éditeur refuse l’ouvrage. Walter, désespéré, se livre alors à une refonte du livre. Il le durcit et se dénude un peu plus encore. Mais quelle sera la réaction de Mimmo ?
Et qu’attendre d’un roman du désenchantement ?
Qu’il le délivre de l’imposture qu’était sa vie ?
Walter Siti n’a pas son pareil pour suivre les méandres de la conscience : de l’épreuve de vérité surgiront des conséquences imprévues liées au pouvoir assassin des mots.
Quand je raconte le tout premier début, on me renvoie que j’affabule, que l’histoire est trop pittoresque pour être vraie. Et pourtant ça s’est vraiment passé comme ça, dans le moindre détail. Un jour un type me téléphone, on ne se connaît pas, je m’appelle Domenico Imparato et j’ai lu une interview de vous dans L’Europeo qui m’a beaucoup intriguée, je voudrais savoir s’il y aura prochainement une présentation publique de votre livre. Je le présente ici à Rome le treize décembre, et samedi prochain à Florence. Dommage, samedi je ne peux pas. Amen, j’ai eu le temps de remarquer une voix très belle, avec des arômes dans les tons bas. Le téléphone resonne quelques minutes plus tard, c’est encore moi je m’excuse, je me suis libéré de mon engagement et samedi je pourrai être à Florence, c’est quoi l’adresse exacte ? Librairie Feltrinelli, via Cerretani, à dix-huit heures.
Le Magazine littéraire, nº 536, octobre 2013, par Jean-Baptiste Harang
Têtu, octobre 2013
Onlalu, août 2013, par Romane Lafore
L’amour à mort« Les bons plaisirs », table ronde spéciale rentrée littéraire, chronique par Laurent Nunez, France Culture, 21 août 2013, 12 h 45.