Traduit du russe par Hélène Châtelain
Collection : Slovo
512 pages
29,50 €
978-2-86432-443-0
janvier 2008
L’île polaire de Kolgouev est le cœur du récit. C’est en lui donnant une dimension imaginaire que Golovanov parvient à décrire avec le plus de fidélité cet espace géographique et mental.
Il raconte ses expéditions en mêlant à ses impressions, ses propres sensations, des légendes, des contes, des dialogues, composant ainsi une étrange et puissante partition symphonique qui fait de son livre une sorte d’épopée contemporaine sur les cendres des temps mythiques.
Golovanov ne se limite pas à « chanter l’espace » et l’antique horde nomade du Grand Nord – des Nénets en particulier –, il montre les désastres infligés par la civilisation industrielle et le communisme à cette terre et à ses hommes, et la déréliction dans laquelle ils se trouvent aujourd’hui.
Se faire une opinion sur l’originalité de cette prose, seuls peuvent le tenter ceux qui décident, aux côtés de l’auteur, d’entreprendre le voyage.
Vassili Golovanov est né en 1960, il vit à Moscou ou en voyage. « Depuis l’effondrement du communisme et la chute du mur de Berlin, dit-il, nous n’avons plus d’ailleurs. C’est cet ailleurs, sans lequel aucune création n’est possible, que nous cherchons. »
La Petchora est un fleuve très uniforme : des sapins sur une rive, des sables jaunes et froids, une saulaie impraticable sur l’autre. Pourtant, à un endroit, on découvre soudain un paysage qui coupe le souffle : le fleuve franchit trois « portes », creusées dans trois éperons rocheux de la falaise dont les flancs tombent dans l’eau en pointes acérées. La première « porte », la plus proche, est noire, la seconde bleue, la troisième grise. Et au loin, entre le gris des nuages et le gris de l’eau, il n’y a aucune transition visible. Le fleuve semble se jeter dans le ciel. Ou dans la mer. Il emporte là-bas (dans le ciel ou la mer) ceux qui périssent le long de son cours, de fatigue ou d’imprudence… Hommes venus de peuples différents, tous réduits par le fleuve à la même poussière minérale, devenue la substance des rives qui les relie…
Prix Laure-Bataillon, 2008 (pour la traduction)
Prix Russophonie, 2009 (pour la traduction)
Tank, 20 mars 2015, par Emmanuelle Gautier
La Croix, 16 septembre 2010, par Sabine Audrerie
Études, octobre 2008, par Agnès Passot
Le Figaro magazine, 28 juin 2008, par Benoît Laudier
Paris Match, 12 juin 2008, par Claire Julliard
Télérama, 10 mai 2008, par Nathalie Crom
Fric-frac club, 30 août 2008, par Antonio Werli
Théâtre et balagan, blog de Rue 89, 10 janvier 2008, par Jean-Pierre Thibaudat
L’Humanité, 28 février 2008, par Alain Nicolas
Transfuge, janvier 2008, par Fabrice Lardreau
La Quinzaine littéraire, 16 février 2008, par Christian Mouze
Tageblatt, janvier 2008, par Laurent Bonzon
Livres hebdo, 4 janvier 2008, par Jean-Maurice de Montremy
La Grande Librairie, par François Busnel, avec Pierre Landry de la librairie Préférences à Tulles, France 5, jeudi 19 novembre 2009 à 20h35
Au plaisir d’insolence, par Elisabeth Antébi, avec Vassili Golovanov et Hélène Châtelain, Canal Académie, dimanche 18 janvier 2009
Les Mardis littéraires, par Pascale Casanova, avec Hélène Châtelain, France Culture, mardi 1er avril 2008 à 10h
En d’autres langues
Die Insel oder Rechtfertigung des sinnlosen Reisens, Aus dem Russischen von Eveline Passet, Berlin, Matthes & Seitz, 2012