Sud-Ouest, 9 octobre 2021

Les songes d’Alain Montcouquiol

Le Nîmois publie un recueil de nouvelles, La Bonne Distance. Souvenirs de jours heureux avec son frère, le torero Nimeño II

Les aficionados blanchis sous le harnais connaissent – ou plutôt savent qui est – Alain Montcouquiol : le torero « El Nimeño » mais surtout le frère du plus grand matador français du vingtième siècle. Comme il l’écrit si fort, aujourd’hui et pour toujours, quoi qu’il fasse ou pense, Alain reste le frère de Christian Montcouquiol « Nimeño II », mort artistiquement lorsqu’un toro de Miura le prit violemment en Arles (septembre 1989), et qui choisit de se suicider deux ans plus tard, bien que remis sur pied. Il pouvait vivre, mais plus risquer sa vie en toréant.

Alain Montcouquiol a raconté avec force et talent ce frère si cher dans Recouvre-le de lumière, un livre définitif (1997). Cette fois, La Bonne Distance propose un recueil de vingt-six nouvelles en une centaine de pages. Les séquences sont inégales, hétérogènes mais l’amateur saura trouver le chemin – et la bonne distance – près des micocouliers et de la statue des arènes de Nîmes, sous le grand cyprès du cimetière, pour dénicher quelques pépites de la vie d’Alain évoquant Christian. Là où, si l’on y prend garde, comme dit le poète, « les colombes ne sont pas blanches mais… “oscuras” »…