Le Monde, 5 mai 2006, par Émilie Grangeray
« J’écris pour ouvrir le regard »
Entretien avec Peter Handke. Propos recueillis par Émilie Grangeray.
L’écrivain autrichien nous a reçu chez...
Lire l'articlePeter Handke est né en 1942 dans un village du sud de la Carinthie (Autriche), à Griffen. Séjour à Berlin (1944-1948), puis retour au lieu natal. Premières lectures. Internat. Lycée de Klagenfurt (1954-1957), études de droit à Graz (1961-1965). Son premier texte, Les Frelons, paru en 1966, raconte dans une écriture dense l’histoire d’un homme sur les traces de l’enfance. Les récits des premières années, assez brefs, fraient des voies et anéantissent les lieux communs du langage : Le Colporteur (1967), L’Angoisse du gardien de but au moment du penalty (1970), La Courte Lettre pour un long adieu (1972).
Le Malheur indifférent dit la mort de la mère avec des mots simples.
Écrits au gré des villes et des continents (Düsseldorf, Berlin, Paris, Kronberg, l’Alaska, l’Amérique, Salzbourg), les textes qui suivront (L’Heure de la sensation vraie, La Femme gauchère, Lent retour, Le Chinois de la douleur) touchent les lecteurs dans de nombreux pays. Peter Handke a écrit deux romans d’une longueur et d’un foisonnement exceptionnels dans son œuvre : Mon année dans la baie de Personne (1994), chronique unanimiste, somme de vie dans la proximité des choses et le retrait apparent des autres, et La Perte de l’image (2002), qui évoque la redécouverte de l’enthousiasme par une princesse de la finance, sur les traces du Don Quichotte de Cervantès.
Il est l’auteur, depuis 1977, de journaux où se mêlent notes, sensations, aphorismes, contemplations (Le Poids du monde, L’Histoire du crayon, Images du recommencement, À ma fenêtre le matin, Hier en chemin).
Ses pièces de théâtre, depuis La Chevauchée sur le lac de Constance, représentée à Paris en 1974 avec Gérard Depardieu, Jeanne Moreau et Delphine Seyrig dans les rôles principaux, jusqu’à Souterrainblues (2004), ont été jouées sur les scènes du monde entier et mises en scène par Claus Peymann, Klaus Michael Grüber, Wim Wenders, Claude Régy, Bruno Bayen, Mladen Materic ou Luc Bondy. Peter Handke a également écrit des pièces radiophoniques.
Scénariste – de Wim Wenders (Les Ailes du désir, Faux mouvement) –, il est aussi réalisateur de deux de ses récits (La Femme gauchère et L’Absence).
Traducteur (Prométhée enchaîné d’Eschyle, Œdipe à Colonne de Sophocle, le Conte d’hiver de Shakespeare, René Char, Emmanuel Bove, Francis Ponge, Julien Green, Patrick Modiano, Bruno Bayen, Georges-Arthur Goldschmidt, Walker Percy).
Il vit depuis 1990 à Chaville (Hauts-de-Seine).
Le Colporteur, 1969
L’Angoisse du gardien de but au moment du pénalty, 1972
Le Malheur indifférent, 1975
La Courte Lettre pour un long adieu, 1976
L’Heure de la sensation vraie, 1977
La Femme gauchère, 1978
Le Poids du monde, 1980
Lent retour, 1982
Les Frelons, 1983
Histoire d’enfant, 1983
Par les villages, 1983
La Leçon de la Sainte-Victoire, 1985
Le Chinois de la douleur, 1986
L’Histoire du crayon, 1987
Poème à la durée, 1987
Après-midi d’un écrivain, 1988
Le Recommencement, 1989
L’Absence, 1990
Essai sur la fatigue, 1991
Essai sur le juke-box, 1992
Voyage au pays sonore ou l’art de la question, 1993
Essai sur la journée réussie, 1994
Un voyage hivernal vers le Danube, la Save, la Morava et la Drina, 1996
Mon année dans la baie de Personne, 1997
Par une nuit obscure je sortis de ma maison tranquille, 2000
Pourquoi la cuisine ?, 2001
Lucie dans la forêt avec les trucs-machins, 2002
La Perte de l’image, 2004
Outrage au public, 1968
Gaspard, 1971
Les gens déraisonnables sont en voie de disparition, 1978
La Chevauchée sur le lac de Constance, 1979
Le pupille veut être tuteur, 1983
L’heure où nous ne savions rien l’un de l’autre, 1993
Préparatifs d’immortalité, 1998
Bienvenue au conseil d’administration, 1980
Faux mouvement, 1980
Chronique des événements courants, 1984
Images du recommencement, 1987
J’habite une tour d’ivoire, 1992
Le Vent et la Mer, 1992
Espaces intermédiaires, 1992
Le Non-sens et le Bonheur, 1993
Encore une fois pour Thucydide, 1996
Autour du grand tribunal, 2003
« J’écris pour ouvrir le regard »
Entretien avec Peter Handke. Propos recueillis par Émilie Grangeray.
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