Terra d’altri
Poèmes. Traduit par Philippe Renard et Bernard Simeone. Préface de Franco Fortini (édition bilingue)
176 p.
12,37 €
ISBN : 9782864320616
Parution : octobre 1987
Pourquoi la poésie de Vittorio Sereni est-elle à ce point actuelle ? Peut-être parce que l’exil du poète, prisonnier des Américains durant la Seconde Guerre mondiale et ainsi exclu du choix historique de la Résistance, a fait de lui le spectateur impitoyable de toutes les crises de la conscience italienne des quarante dernières années. Dense, elliptique mais aussi pénétrée de langage oral et populaire, cultivant en permanence le double sens, sa poésie intense et transparente vient hanter la matière et les lieux, entretenant par-delà ces apparences un dialogue tendu avec les morts, au seuil d’une métaphysique simplement suggérée. Alors même qu’elle se définit comme en retrait par rapport aux choses et aux événements, cette œuvre demeure un témoignage paradoxal de « présence », et un univers d’une rare cohérence.
Extrait
Altro compleanno
A fine luglio quando
da sotto le pergole di un bar di San Siro
tra cancellate e fornici si intravede
un qualche spicchio dello stadio assolato
quando trasecola il gran catino vuoto
a specchio del tempo sperperato e pare
che proprio lì venga a morire un anno
e. non si sa che altro un altro anno prepari
passiamola questa soglia una volta di più
sol che regga a quei marosi di città il tuo cuore
e un’ardesia propaghi il colore dell’estate.
Autre anniversaire
Fin juillet quand
de sous les tonnelles d’un bar de San Siro
à travers grilles et arcades on entrevoit
un quelconque quartier du stade ensoleillé
quand s’extasie la grande cuvette vide
miroir du temps dilapidé et qu’il semble
que précisément là vienne mourir une année
et on ne sait quoi d’autre une autre année prépare
passons-le ce seuil une fois de plus
pourvu que résiste ton cœur à ces lames de ville
et qu’une ardoise propage la couleur de l’été.
Revue de presse
La Quinzaine littéraire, 1er-15 février 1988, par Claude Ambroise
Que les mots et la mort entretiennent un commerce particulier, que mourir, pour un homme, puisse être aussi une nomination et que la nomination soit mise à mort, c’est bien ce qui s’écrit tout au long de ce dernier recueil de Sereni. « Un lieu de vacances », cet aimant, cette poutre maîtresse au centre du livre,... Lire la suite
Le Monde, 11 décembre 1987, par Patrick Kéchichian
L’angoisse de Sereni Un grand poète italien, mort en 1983, et encore trop peu connu en France.
Mort en février 1983, Vittorio Sereni n’a pas encore connu en France la relative fortune littéraire de ses contemporains, Mario Luzi et Giorgio Caproni, ou même celle de son cadet Andrea Zanzotto. En Italie même, son rôle,... Lire la suite
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