Michèle Desbordes
L’emprise
Collection : Collection jaune
192 pages
14,70 €
978-2-86432-479-9
août 2006
Livre des commencements et du temps qui s’achève, L’Emprise est une confidence poignante, doucement consentie, des éblouissements et des déchirements premiers qui vont rythmer toute une vie.
Ce qui, dans la retenue, se dévoile pourtant d’histoires tenues secrètes ne se légitime que de convoquer, à travers ces instants d’absolue félicité ou de désastre, les êtres aimés.
« Je doute et je trébuche, et mets au panier comme jamais mais je continue, me disant qu’à présent ce serait trop de solitude, trop de séparation. Qu’il me les faut là près de moi encore un temps, qu’un temps encore je sente leur regard, leur haleine, leur tourment dans le jour qui faiblit, qu’encore une fois nous figurions les uns près des autres dans le demi-jour, la lumière indécise, cet endroit du monde où d’un rien parfois on peut vivre ou mourir. »
Je les ai aimés je crois comme on aime dans un rêve. Peut-être les ai-je rêvés elle et lui, peut-être ai-je rêvé ces années-là, les premières, de vie, de bonheur fou. Un jour je l’ai vue rire et jouer sur les pelouses d’un hôtel comme jamais je ne l’avais vue, c’était un été en Auvergne où nous venions passer des vacances, c’était la première fois, ils n’avaient jamais pris l’auto pour partir en vacances, ils n’étaient jamais partis en vacances, mais cet été-là sacrifiant à des coutumes nouvelles, s’essayant au répit et à la douceur, à l’idée de partir, de voyager pour rien que le plaisir d’une trêve, ils avaient dans la voiture, la grosse Peugeot noire, pris la route des vacances, la route qui par la Sologne et le Berry nous conduirait aux premiers contreforts d’Auvergne. Il faut les voir, les imaginer, tous les deux au bout de leurs longues et rudes lignées de paysans, assis là devant nous, vitres baissées et respirant la tiédeur de la forêt et des chaumes, soudain contemplant un monde aux portes duquel ils nous demandaient encore de nous taire, il leur fallait prendre les bonnes routes et bien lire les cartes, chercher l’ombre pour le pique-nique, et du repos pour lui qui n’avait jamais conduit si longtemps.
Calou, l’ivre de lecture, par Pascale Arguedas
Le Devoir, 11-12 novembre 2006, par Guylaine Massoutre
Le Point, 16 novembre 2006, par Valérie Marin La Meslée
Le Monde, 13 octobre 2006, par Patrick Kéchichian
Notes bibliographiques, octobre 2006
La Libre Belgique, 29 septembre 2006, par Monique Verdussen
L’Humanité, 28 septembre 2006, par Jean-Claude Lebrun
Tageblatt, septembre 2006, par Laurent Bonzon
Libération, 14 septembre 2006, par Jean-Baptiste Harang
Le Magazine littéraire, septembre 2006, par Aliette Armel
La Liberté, 2 août 2006, par Alain Favarger
Madame Figaro, 26 août 2006, par Clémence Boulouque
Livres hebdo, 25 août 2006, par Véronique Rossignol
Télérama, 23 août 2006, par Christine Ferniot
« Tout arrive ! », par Arnaud Laporte (table-ronde littérature), France Culture, 19 octobre 2006 à 12h
« Les livres ont la parole », RTL, 1er octobre 2006 à 14h45