Robert Menasse

La capitale

Roman. Traduit de l’allemand (Autriche) par Olivier Mannoni

Collection : Verdier/poche

512 pages

12,90 €

978-2-37856-194-9

février 2024

(collection d'origine : Der Doppelgänger)

Un cochon sème la panique dans le centre de Bruxelles. Autour de la place de la Bourse, un Turc de passage est renversé par l’animal. Un vieux monsieur lui tend la main pour l’aider à se relever : « Gouda Mustafa prit la main et se releva. Son père l’avait mis en garde contre l’Europe. » C’est sur cette scène symbolique que débute le roman, haletant et débordant d’imagination, qui nous emmène dans le monde ubuesque de « l’Europe ».

L’agression du cochon fou n’est pas la seule péripétie du début de ce livre : dans le même quartier, un homme est tué d’une balle de revolver. Qui est-il, pourquoi a-t-il été tué ? La question sous-tendra le récit jusqu’à sa fin, sans qu’on y apporte de véritables réponses. Le coup de feu a été entendu par un voisin, le Dr Martin Susman, qui travaille à la Commission européenne et sera l’un des personnages principaux d’une autre branche du récit. Ainsi commence à tourner un incroyable manège sur lequel Menasse dispose ses personnages avec une inventivité sans borne et une joie créative aussi sardonique que communicative.

Dans cette atmosphère tantôt spectrale, tantôt burlesque, mais toujours d’une drôlerie aussi fine qu’irrésistible, Menasse s’amuse alors à entremêler la trame de ses récits et à provoquer des croisements entre tous ses personnages. Bruxelles est la scène de son théâtre, il y déroule son récit comme un metteur en scène de talent : le rythme est précis, l’humour sec et omniprésent, le fond pensé et solidement charpenté.

Articles de presse pour l’édition initiale : voir La Capitale (2019).

Prix du Livre allemand, 2017