Traduit de l’italien par Christophe Mileschi et Martin Rueff

Collection : Terra d’altri

720 pages

29,00 €

9782378562595

janvier 2026

« Pourquoi est-ce que je finis toujours par trouver un travail, me disais-je, pourquoi est-ce qu’on ne me laisse pas tranquillement aller à la dérive ? Devenir clochard. C’était une des possibilités que j’envisageais. Que j’envisage encore. Mais je n’en ai pas le courage. Je me souviens de mon père, le policier Arturo, avec son uniforme toujours impeccable ; et de mon grand-père et de la dignité avec laquelle il portait ses habits de fête. Des absurdités qui ne me quittent jamais. L’origine est un habit avec lequel on n’en finit jamais. »

Works ? Le travail comme condamnation et perdition, le travail comme cellule primordiale de l’organisme humain, le travail qui s’inscrit dans l’âme et dans le corps : le travail comme ce qui fait et qui défait la vie. Avec un style d’écriture aussi original qu’un morceau de jazz classique, fait de précision hallucinée, de liberté de ton et de profondeur sans cynisme, avec cette patte qui fait de lui l’un des plus grands écrivains européens du premier xxie siècle, Vitaliano Trevisan raconte le travail dans ce lieu où il est une religion : le Nord-Est italien, des années 1970 aux années 1990. C’est qu’il aura fait mille genres de travail, tant de jobs, tant de works – une quarantaine pour être précis.

À travers le prisme de la vie au travail, Trevisan explore non seulement les mutations de l’Italie, ses modernisations mensongères (celles dont Berlusconi fut à la fois l’effet et la cause), mais aussi sa propre vie : l’échec de l’amour, les mécanismes de pouvoir à l’œuvre dans toute relation, l’histoire de sa propre famille et de toutes les familles, qui est toujours une « histoire d’argent ».