Michèle Desbordes
La robe bleue
Collection : Verdier/poche
160 pages
6,50 €
978-86-432-503-1
mai 2007
Une vieille femme assise sur une chaise dans un parc. Elle attend. Le parc est celui de l’asile de Montdevergues, et l’homme qu’elle attend est son frère. Il s’appelle Paul Claudel. Elle, donc, serait Camille.
Trente années dans le parc, près d’Avignon. Présent, passé, tout se mêlerait dans la grande lumière de là-bas, et se rejoindrait. De l’amour et de la beauté. De la haine. De l’abandon. Et de ce que c’est que la fin des choses quand, de si près, depuis si longtemps, elle chemine près de vous, silencieuse et poignante.
Avec ce récit fervent et grave, la langue de Michèle Desbordes atteint son point d’excellence pour nous dire la tragédie calme de l’être aux limites de soi.
Il parlera du passé, des années de Villeneuve. Le reste, il n’en dira rien, il ne voudra plus rien dire de ce qui la concernait, ni qu’avec la mère la retirant de cet atelier des quais, il la mettait chez les fous, et quatre ans plus tard elle y était encore, et alors elle leur écrivait à propos des journées très longues et de l’ennui dont elle souffrait, et aussi du froid qu’il y avait l’hiver dans ce pays, jusque dans sa chambre disait-elle où elle attrapait l’onglée et ne pouvait pas même tenir la plume, tandis que mois après mois elle demandait qu’on la sortît de là et parlait de cette cruauté qu’elle avait, elle leur mère, de ne pas lui donner asile à Villeneuve où elle promettait, si elle revenait, de ne pas déranger ni causer de soucis, ni même de bouger tellement à présent elle avait souffert ; elle avait tellement souffert, disait-elle, qu’elle ne pourrait s’en remettre, elle se tiendrait tranquille et se contenterait de peu, une mansarde, un bout de cuisine suffiraient.
Le Monde, 30 janvier 2004, par Patrick Kéchichian
La Marseillaise, 8 février 2004, par Claudine Galéa
L’Humanité, 12 février 2004, par Jean-Claude Lebrun
La Croix, 19 février 2004, par Francine de Martinoir
La Quinzaine littéraire, 1er mars 2004, Par Gabrielle Napoli
La Libre Belgique, 12 mars 2004, par Monique Verdussen
Libération, 1er avril 2004, par Jean-Baptiste Harang
Le Magazine littéraire, mai 2004, par Valérie Marin La Meslée
Madame Figaro, mai 2004, par Clémence Boulouque
Traductions
De blauwe jurk van Camille, trad. Marianne Kaas, Manet van Montfrans, Amsterdam, Van Oorschot, 2006 (néerlandais).
El vestit blau, trad. Carme Figuerola, Lleida, Pagès, 2008 (catalan).
Den blå klänningen, trad. Ragna Essén, Stockholm, Elisabeth Grate bokförlag, 2015 (suédois).
El vestido azul, trad. David M. Copé, Cáceres, Periférica, 2018 (espagnol).