Pierre Bergounioux
Carnet de notes, 1991-2000
Collection : Collection jaune
1 280 pages
38,54 €
Epub : 23,99 €
978-2-86432-504-8
août 2007
Ce deuxième tome couvre les années quatre-vingt-dix, et porte toute l’ombre qui – à l’exclusion des années soixante – a prévalu au long de ce vingtième siècle.
Ve 15.12.1995
Quinze ans, aujourd’hui, que j’ai ouvert le premier des trente et quelques cahiers que j’ai remplis depuis lors. Je suis aussi éloigné de celui que j’étais le 15 décembre 1980 que celui-ci l’était du lycéen de 1965. C’est le tiers de ce qui me tient lieu d’existence qui est consigné dans ces pages, et le plus amer. Est-ce d’en avoir gardé trace, de l’avoir vécu en conscience, avec un but ? Est-ce l’effet de l’âge, du nombre grand des années que j’ai eues, qui font plus brèves, graduellement, chacune de celles qui me sont encore accordées ? Mais il me semble n’être pas tellement éloigné de l’hiver 1980, où j’ai résolu de me faire le greffier de mes jours, alors que l’année 1965 me semblait, à ce moment – est-ce que je me trompe ? – se trouver à des distances énormes. Il est vrai que je ressemble tristement au type de trente et un ans que je fus, alors que celui-ci, après quinze ans d’exil, d’essais, d’erreurs, d’efforts délibérés, constants, orientés s’était éloigné infiniment de l’adolescent effaré qu’il avait laissé, pour toujours, à Brive-la-Gaillarde.
Levé à six heures et demie. Il n’a pas neigé mais il fait – 3 et l’allée est verglacée. Il me faut un bon moment pour mettre la R 21 en train – gratter les vitres, que j’ai aspergées de produit dégivrant, dehors, tandis que l’air chaud est soufflé dessus, à l’intérieur. Je ne démarre pas sans appréhension et parviens lentement, mais sans encombre, au collège à sept heures vingt.
Au retour, je lis Stolz de Nizon.
Après quinze jours d’interruption, du courrier a été distribué. Le travail reprend demain à la SNCF, à la RATP, un peu partout.
Toujours submergé d’inquiétude par l’examen auquel va se soumettre Cathy, lundi.
Levé à six heures et demie. Il n’a pas neigé mais il fait – 3 et l’allée est verglacée. Il me faut un bon moment pour mettre la R 21 en train – gratter les vitres, que j’ai aspergées de produit dégivrant, dehors, tandis que l’air chaud est soufflé dessus, à l’intérieur. Je ne démarre pas sans appréhension et parviens lentement, mais sans encombre, au collège à sept heures vingt.
Au retour, je lis Stolz de Nizon.
Après quinze jours d’interruption, du courrier a été distribué. Le travail reprend demain à la SNCF, à la RATP, un peu partout.
Toujours submergé d’inquiétude par l’examen auquel va se soumettre Cathy, lundi.
CCP, mars 2008, par François Zénone
Libération, 20 décembre 2007, par Claire Devarrieux
Le Monde, 2 novembre 2007, par Patrick Kéchichian
L’Humanité, 27 septembre 2007, par Jean-Claude Lebrun
La Quinzaine littéraire, 1er septembre 2007, par Tiphaine Samoyault
La Liberté, 25 août 2007, par Alain Favarger
Page des libraires, septembre 2007, par Michèle Chadeisson, Librairie Texture (Paris 19e)
Le Magazine littéraire, septembre 2007, par Serge Sanchez
« Les Mardis littéraires », par Pascale Casanova, France Culture, mardi 9 octobre 2007 à 10h
« La fabrique de l’histoire », chronique d’Arlette Farge, France Culture, vendredi 5 octobre 2007 à 9h
« Matin info », i-Télé, vendredi 17 août 2007 à 8h