
Dans un pays du Proche-Orient, un enfant et sa mère occupent une maison jaune juchée sur une colline. La guerre vient d’emporter le père. Mère et fils voudraient se blottir l’un contre l’autre, s’aimer et se le dire, mais tandis que l’une arpente la terrasse en ressassant ses souvenirs, l’autre, dans le grenier où elle a cru opportun de le cacher, se plonge dans des rêveries, des jeux et des divagations que lui permet seule la complicité amicale des mots.
Soudain la guerre reprend. Commence alors pour Jean une nouvelle vie, dans un pays d’Europe où une autre mère l’attend, Sophie, convaincue de trouver en lui l’être de lumière qu’elle pourra choyer et qui l’aidera, pense-t-elle, à vaincre en retour ses propres fantômes.
Ce texte, cruel et tendre à la fois, est avant tout le formidable cri d’un enfant qui, à l’étouffement et au renoncement qui le menacent, oppose une affirmation farouche et secrète de la vie. C’est ce dur apprentissage, fait d’intuition et de solitude, qui lui ouvrira plus tard des perspectives insoupçonnées.
Cet ouvrage a reçu le prix Première de la RTBF 2014, ainsi qu’un Prix Révélation de la SGDL 2014.
Extrait
Tout bas, nous, en attendant qu’elles rentrent, on plante dans le ciel les racines du rêve et on voit apparaître, au loin, puis tout près, la même petite fille triste.
La même magnifique petite fille.
Elle descend des séries d’escaliers devant chez Nisrine la marchande de jouets, les descend et les remonte les genoux couverts de bleus. Et dans son regard, malheur, on sait qu’il n’y a personne. Nulle part on ne l’attend.
Nos mères, toujours aux portes de nos pensées, nous disent que nous la rencontrerons bientôt, cette petite fille, à la fin de l’été c’est sûr, quand on se séparera, elles et nous, elles et moi. Car il faudra qu’on y arrive disent-elles, à se séparer, à ce que tu me quittes…
Mais nos mères ne pensent pas ce qu’elles disent et ce qu’elles disent, évidemment, en est la preuve, alors nous gardons le silence et nous sourions encore.
L’Orient littéraire, septembre 2014, par Ritta Baddoura
Blog de l’Association royale des artistes et écrivains de Wallonie, 21 avril 2014, par Michel Voiturier
Blablablamia, 19 mars 2014,
Luxemburger Wort, 1er mars 2014, par Claire Leydenbach
Roman de la fragmentation et du recentrementNos mères d’Antoine Wauters commencent par le récit d’un garçon dans un pays en guerre, entrecoupé du discours litanique d’une mère éplorée – « mon enfant, mon amour, ma brebis ». Si le personnage, Jean, se conjugue au pluriel, lui en même temps que cet amour maternel, s’il dit « nos mères » donc, c’est... Lire la suite
Imagine demain le monde, mars 2014, par Th.D.
Antoine Wauters a décidément l’écriture vive. D’abord poète et salué comme tel, il s’oriente désormais vers le roman avec la même prose dense et forte, loin des sentiers battus. Avec lui, écrire semble relever d’une impérieuse nécessité quand il parle de Nos mères. Il dit la tendre fusion, les mots que souffle l’amour maternel, mais aussi la... Lire la suite
Notes bibliographiques, mars 2014
Jean, douze ans, vit avec sa mère à Beyrouth. Son père est mort après avoir été arrêté et torturé par des milices. Jean vit solitaire au grenier, en compagnie d’amis imaginaires. La mère rendue folle de douleur par le drame, suicidaire, tremblant pour son fils, n’arrive plus à assumer son rôle et le confie à... Lire la suite
Site de la Librairie Le Failler (Rennes), mars 2014, par Camille
Livres hebdo, 24 février 2014, par Anne-Laure Walter
Marianne, édition belge, 22 février 2014, par Jean-Roger Pesis
La vie est ailleursEntretien avec Antoine Wauters. Propos recueillis par Jean-Roger Pesis.
Avec Nos mères, l’écrivain Antoine Wauters apparaît comme la révélation littéraire belge de ces dernières années. Les critiques comme le public l’ont bien compris, puisque le Liégeois a été récompensé cette semaine par le Prix Première.
On ne peut pas toujours vivre, en... Lire la suite
Focus – Vif, 21 février 2014, par Ysaline Parisis
Antoine WautersLe Prix Première 2014, c’est lui. Avec Nos mères, le Liégeois travaille le roman d’apprentissage au corps et à la poésie. Révélation.
Quand on le rencontre en ce triste jour pluvieux et froid de février, Antoine Wauters vient d’oublier son écharpe dans un taxi. Une manie chez lui. « Je ne sais pas combien de... Lire la suite
L’Avenir.net, 21 février 2014, par Marie-Françoise Gihousse
La Libre, 21 février 2014, par Camille de Marcilly
Antoine Wauters priméRavi et étonné, Antoine Wauters a reçu le Prix Première hier, à la Foire du Livre de Bruxelles, sur le site de Tour&Taxis. Doté de 5000 €, ce prix décerné par un jury d’auditeurs de la Première récompense l’auteur d’un premier roman francophone.
Né à Liège en 1981, Antoine Wauters a suivi... Lire la suite
DH, 21 février 2014
Affabulateur précoceEntretien avec Antoine Wauters.
Antoine Wauters a signé, chez Verdier, un très joli texte sur l’enfance, la construction de soi et la force de la résilience.
Pour son dernier livre, Césarine de nuit, paru l’an dernier, Antoine Wauters avait été deux fois récompensé. Un prix de poésie et l’autre de roman, « parce que c’était... Lire la suite
LU Cie & Co, 20 février 2014, par Lucie Cauwe
Le Carnet et les Instants, nº 180, 1er février 2014, par Daniel Laroche
Un roman de la résilienceJeune garçon très imaginatif, passionné de musique et d’opéra, Jean vit seul aux côtés d’un grand-père malade et d’une mère à la fois aimante, tyrannique et anxieuse. L’époque et le pays sont imprécis, mais l’on découvrira peu à peu qu’il s’agit d’un village libanais, non loin de Beyrouth, durant la... Lire la suite
Sens critique, 22 janvier 2014, par Marianne Loing
La Quinzaine littéraire, 16 janvier 2014, par Gabrielle Napoli
Trouver sa langue maternelleAntoine Wauters, auteur belge connu surtout pour sa poésie, propose aujourd’hui un roman, Nos mères, dans lequel un jeune garçon confronté à la barbarie de l’Histoire endosse progressivement son habit d’écrivain. Le souffle poétique de Wauters est renforcé par des extraits de poèmes d’Andrea Zanzotto, de Josep M. Sala-Vaildaura, de Juan Gelman,... Lire la suite
Le Soir, 11 janvier 2014, par Pierre Maury
Antoine Wauters, de la poésie au romanEntretien avec Antoine Wauters. Propos recueillis par Pierre Maury.
La langue saisit d’abord le corps et l’esprit, par son rythme, par une cohabitation faite d’évidence entre la parole et le regard, l’un et l’autre posés sur la page et déjà projetés plus loin. Antoine Wauters, dans Nos mères, confirme tout... Lire la suite