
Préface de Jean-Luc Nancy. Initialement paru aux éditionsde la Passion (2001)
336 p.
11,50 €
ISBN : 978-2-86432-976-3
Parution : avril 2018
La dislocation est l’événement qui affecte l’espace contemporain. Mais on peut dire tout aussi bien que cet événement était contenu de manière immémoriale dans l’espace lui-même qui est, par définition, une puissance d’écartement et de dispersion. Les mythologies du lieu, les représentations du monde empêchaient toutefois cet événement d’éclater au grand jour.
Cette survenue de la dislocation n’a rien, en soi, de catastrophique. Elle signifie simplement que les espaces désormais flottent librement, détachés, insuperposables à quelque image du monde que ce soit, désamarrés de tout système cosmique, de toute croix orientante. Ni lieux, ni non-lieux, des espaces – des esplaces – naissent et meurent au travers de processus complexes : construction, architectures, devenirs qui emportent la citadinité, gestes et attitudes d’habitants et de passagers. La description de ces espaces relève donc à la fois d’une poétique de l’architecture et d’une reprise de la question concernant le sens de l’habitation du monde.
Bibliographie hypertextuelle
En attendant Nadeau, 22 mai 2018
Techniques et architecture, par Pascale Blin
« Des esplaces sont nés », affirme l’auteur. Par esplaces il entend, des espaces qui ne seraient ni des lieux, ni même des non-lieux ; des espaces qui flotteraient librement, détachés de toute image du monde ; des espaces qui tout comme ils seraient apparus pourraient disparaître au travers des processus complexes que sont la construction, l’architecture, etc. ; des... Lire la suite
L’Architecture d’aujourd’hui, par Jean-Claude Burdese
Bien que la « dislocation » fût intronisée en architecture par Eisenman, il ne s’agit pas ici d’un dernier essai sur la philosophie et la déconstruction. Ainsi, invoquer la dislocation, aujourd’hui encore si lourdement connotée, comme une rencontre possible de l’architecture et de la philosophie risque d’entretenir le malentendu chez ceux qui n’auront pas pris la peine,... Lire la suite
Urbanisme, par Chris Younès
Alors que de nombreuses voix se sont élevées pour annoncer la fin de l’architecture, Benoît Goetz invite le lecteur à penser à partir d’elle et à la prendre en sérieux, non seulement comme expérience mais aussi comme condition de toute expérience. Dénonçant la réduction esthéticienne, technicienne ou sémiologique de l’architecture, il explore ses dimensions ontologique,... Lire la suite
A +, par Thierry Decuypère
La dislocation est traditionnellement comprise comme la disparition du lien privilégié qui unissait le dessin de l’architecte avec le sens, le vrai et le beau. Cette conscience angoissée de devoir guider seul son trait sans le support d’une référence « unifiante » donne lieu, dans sa manifestation architecturale contemporaine, à diverses impasses regroupées sous le terme générique... Lire la suite
Critique d’art, par Bruno Vayssière
[…] Bravo à l’essai sur la dislocation, de la philosophie à l’architecture, celles d’aujourd’hui, à ne confondre sous aucun prétexte avec la déconstruction derridienne d’il y a dix ans. […] Benoît Goetz, spécialiste de Heidegger, mais aussi de Hegel et de Benjamin, sans omettre Simmel, Blanchot et Deleuze, parfaitement restitués pour une fois, le tout... Lire la suite
« Le journal de la philo », France Culture, 13 avril 2018
Lettre à Benoît Goetz sur l’architecture, par Manuel de Diéguez (sept. 2001)