« Naviguant vers les îles Éparses, je fais deux voyages en un seul. L’un me mène vers l’éblouissement d’une nature presque vierge : poissons aux couleurs et dessins extravagants, tortues marines, crustacés chamarrés et biscornus, grands papillons migrateurs, milliers d’oiseaux… une profusion inouïe. Intérieur et ironique, moins exaltant, l’autre voyage est presque le contraire du premier : passager insolite à bord d’un bateau dont les marins ont l’âge parfois d’être mes petits-enfants, ce n’est pas seulement vers les îles que je navigue, mais vers l’état fragile et un peu ridicule de vieux. L’océan Indien sera pour moi la mer de la Sénilité… »
Olivier Rolin, Vers les îles Éparses
Avec des dessins en couleurs de l’auteur. En librairie le 9 janvier
« On lit un de ces livres dont une ville est le lieu et puis, débarquant un jour pour la première fois, on constate que rien n’a changé depuis qu’on n’y est jamais allé. »
Olivier Rolin, Sept villes
En librairie le 9 janvier
Dans ce récit, Georges-Arthur Goldschmidt se souvient de son frère aîné, presque absent jusque-là de son œuvre autobiographique. Pourtant, à partir du 18 mai 1938, Erich Goldschmidt a partagé avec son cadet l’exil, d’abord en Italie, puis en France.
Quand les deux frères sont dénoncés comme Juifs et que les nazis viennent les arrêter, tous deux s’enfuient. Erich entre alors dans la Résistance. Par la suite, il deviendra un officier français.
L’effort de l’auteur est ici de tenter de voir le monde par les yeux de ce frère aux dons éclatants, dont la destinée lui paraît avoir été entravée de multiples façons.
Georges-Arthur Goldschmidt, Le chemin barré. Roman du frère
Traduit de l’allemand par l’auteur. En librairie le 16 janvier
Le 18 mai 1938 marqua pour l’auteur un changement de vie radical : au lendemain de son dixième anniversaire, lui et son frère aîné furent envoyés par leurs parents loin d’Allemagne afin d’échapper à la persécution nazie. Ce qui commence ce jour-là est un « après-exil », une situation existentielle qui, en réalité, ne connaîtra pas de fin.
Ce récit d’une rare intensité dit cette condition nouvelle qui eut pour conséquence, entre autres, ce que Georges-Arthur Goldschmidt caractérise comme son « dédoublement linguistique ».
Georges-Arthur Goldschmidt, L’après-exil
Traduit de l’allemand par Jean-Yves Masson. En librairie le 16 janvier
Dolores Prato apporte sa sensibilité à la fois mélancolique et joyeuse à ce monde romain qui se transforme en Histoire bien vivante et réelle.
À travers l’évocation si singulière de la Ville éternelle, elle pose des questions cruciales, qui font écho à notre contemporanéité, et exprime avec clarté un amour inconditionnel pour le peuple.
Dolores Prato, Rome, rien d’autre
Traduit de l’italien par Laurent Lombard et Jean-Paul Manganaro. En librairie le 3 octobre
Une langue pleine de fulgurances, quasi incantatoire, pour s’adresser une dernière fois au père disparu et nommer ce qui a été passé sous silence – pour que cesse enfin de triompher la culture de la mort.
Josef Winkler, Le champ
Traduit de l’allemand (Autriche) par Bernard Banoun. En librairie le 12 septembre
Dans la variété des thèmes analysés dans ces quinze essais, le lecteur découvre peu à peu qu’un fil les relie : « la lettre tue, l’esprit vivifie ». Cette parole de Paul opposant la loi des Juifs et la foi des chrétiens, Carlo Ginzburg la corrige : la lettre tue ceux qui l’ignorent.
Carlo Ginzburg, La lettre tue
Traduit de l’italien et de l’anglais par Martin Rueff. En librairie le 17 octobre
Les transformations que réclame notre époque, face à l’épuisement de notre système productif et la désagrégation de la vie commune, ne sont pas uniquement d’ordre économique, social ou politique, il en va d’abord de notre rapport au temps.
Repenser notre « sens du temps », déterminer les conditions de possibilité d’une construction apaisée et maîtrisée de la durée, en vue de pouvoir vivre et agir avec responsabilité à l’égard de la réalité présente autant que des générations futures – tel est ici l’enjeu.
Pierre Caye, Seul le temps nous appartient
En librairie le 3 octobre
Enquête sur les enjeux existentiels de la lecture de romans, Sur les lieux interroge la pratique et le désir des lecteurs qui se rendent sur les lieux de la fiction.
L’essai se déploie sous une forme résolument narrative, comme une odyssée, un périple circulaire de Constantinople à Istanbul, de Chateaubriand à Orhan Pamuk, en passant par Flaubert, Proust, les Goncourt…, un voyage à la fois dans l’espace et dans le temps, pour décrire l’évolution et l’état présent du souci littéraire.
Christophe Pradeau, Sur les lieux
En librairie le 24 octobre
Actualités
Nous avons l’immense tristesse d’apprendre la disparition d’Isabelle Cohen, amie proche de la maison d’édition.
En mai dernier paraissait son livre : Revenir Raconter. Portrait de ma mère au subjectif imparfait.
Constellucination, de Louise Bentkowski, a reçu le prix Les Inrockuptibles du premier roman 2024.
Finaliste du prix Wepler-Fondation La Poste, il figure dans la sélection 2025 du prix des Lycéens de Sceaux.
Le champ, de Josef Winkler, a été finaliste du prix Médicis étranger 2024.
Josef Winkler est le lauréat 2024 du prix autrichien Franz-Kafka, pour l’ensemble de son œuvre.
Christophe Manon est le lauréat du prix Heredia de l’Académie française, pour Porte du Soleil.
L’hôpital Robert-Debré (Paris-19e) se voit gratifier, par le ministère de la Culture, du label « Architecture contemporaine remarquable ». La cérémonie, qui a eu lieu le 4 décembre 2024, a rendu hommage à son architecte, Pierre Riboulet, auteur de Naissance d’un hôpital.